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Dossier santé: les malades du … tout info

Santé : les malades du … tout info

 

 

86263414_pLes raisons de l’augmentation des problèmes dorsaux chez les JRI.

 

 

 

 

 

Deux raisons à cela :

 

-la réduction du nombre de personnel pour réaliser un sujet

Depuis plusieurs années on note une forte réduction de personnel pour la réalisation des sujets journaux, il est clair que c’est un vecteur d’augmentation de la charge de travail et de la charge de portage de matériel et c’est une évidence que personne ne conteste.

Hier les preneurs de son ont été supprimés, aujourd’hui, les JRI-monteurs sont préférés aux équipes avec un monteur, pour demain, faudra t-il s’attendre à d’autres réductions.

De ce constat découle le fait que la répartition du poids du matériel , sur moins de personnel, est en constante augmentation. Rien de bien nouveau, cela a été maintes fois expliqué.

Ce n’est donc pas sur cette raison que j’ai eu envie de me pencher, mais sur une autre, bien moins évidente, mais qui participe grandement, aussi, aux problèmes dorsaux chez les JRI.

-le changement des politiques éditoriales des chaines historiques vers le tout info

Le changement de la politique éditoriale des chaines historiques (CH) a été un élément tout aussi important de cette nouvelle problématique. Vouloir coller à l’actualité heure par heure, à amener a de moins en moins anticiper l’actualité pour en devenir de plus en plus dépendante.

 

 

 

86263582_pL’utilisation du mode média tout info.

Un nouveau modèle de reportage a donc été implanté pour être toujours au plus près de l’événement. D’ou cette idée de morceler le sujet sur plusieurs équipes pour permettre plus de réactivité et plus de rapidité.

C’est une technique couramment employée dans les médias tout info et qui ne semble pas injustifiée face à leurs besoins de remplissage d’antenne, qui ne permet pas à une seule équipe de réaliser un reportage complet aux regards des besoins de direct et d’images dont ils ont besoin. Les chaines historiques ont décidé de mettre en place cette même technique pour leurs deux journaux du midi et du soir.

Cette technique journalistique amène le morcèlement du reportage lui même, mais aussi le morcèlement des responsabilités. Ainsi :

-Il se peut que le rédacteur, qui tourne une partie du reportage, ne soit pas en charge de celui-ci pour le montage final et d’ailleurs, qu’il n’y participera même pas, malgré sa contribution.

-Que ce ne soit pas lui qui ait calé un sonore ou une séquence, allant la réaliser sans même connaître les véritables contours de la problématique, avec une liste de question préétablit.

-Parfois même, que le rédacteur en charge du montage final, ne soit à aucun moment allé sur le terrain.

Du coup, personne ne sait réellement pour qui il travaille, hormis pour le journal lui même. Chaque rédacteur à sa propre vision, son style ; c’est ce qui fit la qualité des journaux historiques depuis toujours et c’est dans cet esprit que rédacteurs et JRI cherchent encore aujourd’hui à travailler pour amener le meilleur des reportages à l’antenne.

 

L’augmentation de charge de cette méthode.

Mais sur le terrain cela devient une vraie difficulté. Comment réaliser le meilleur reportage quand on ne sait pas qui va monter le sujet, quel est le fil conducteur ou le style que l’on a envie de présenter. Alors on tourne beaucoup, on multiplie les angles, les questions, les styles, les plans d’illustrations et ce, dans un temps extrêmement limité. Ensuite, il faut revenir le plus rapidement possible à la station pour amener les images. Dans ces conditions, il est clair que les JRI peuvent être amenées 2 à 3 fois par jour, à réaliser ce genre de tournage.

Cela représente aussi énormément de manutention. Le matériel n’étant pas affecté aux JRI, pour certaines chaines, ils leurs faut à chaque départ revérifier le nouveau matériel qu’on leurs confie, remettre le tout dans la voiture et tout recommencer, d’ou une fatigue physique accrue.

Les rédacteurs avec qui nous partons dans ces conditions sont logés à la même enseigne, mais ils n’ont pas autant de contraintes physiques que le JRI. Ils aspirent eux aussi à ramener le meilleur de leurs « parties » de reportage.

Les demandes des rédactions étant de plus en plus sur les situations en « live », beaucoup de travail à l’épaule nous est alors demandé, avec des interviews beaucoup plus longues, du au fait de ne pas connaitre  la teneur du montage final, mais aussi le désir toujours plus puissant des rédactions en chef d’avoir des sonores « en situation », d’ou une forte augmentation du temps de portage de la caméra.

 

Comprendre les différences.

Pour mieux comprendre cette augmentation des problèmes dorsaux des JRI, il faut faire la comparaison avec la méthodologie de tournage qui était pratiquée auparavant.

Un reportage était réalisé par une seule équipe, comprenant un rédacteur, un JRI et un preneur de son, parfois un monteur à l’étranger ou en province pour des « missions ». Le rédacteur avait eut le temps de préparer sa journée de tournage en amont et le temps de trajet était le lieu de la réflexion et de la mise en forme du reportage en collaboration. Le rédacteurs étant présent, tant au tournage qu’au montage final, il connaissait parfaitement son sujet, ses questions, les images réalisées ; ainsi avait il une vision globale de son sujet, bien avant d’aller au montage.

Bien qu’un tournage puisse prendre une journée entière, même parfois assez longue, les contraintes physiques étaient bien moindres car mieux réparties en concertation entres membres de l’équipe.

Journalistes rédacteurs et JRI sont encore avec cette vision de vouloir faire un travail de qualité à présenter aux téléspectateurs pour nos journaux, mais avec le retrait des preneurs de son, la nécessité de montage et cette méthodologie de travail, ils s’infligent des contraintes physiques bien supérieurs afin de tenter d’égaler la qualité qu’ils pouvaient présenter il y a encore quelques années. On peu leurs en rendre hommage.

 

Le résultat.

Avec cette forte augmentation des problème de dos chez les JRI et au regard de l’abaissement dramatique de l’âge des premiers symptômes, nous sommes en proie à une forte augmentation des arrêt de travail, ce qui pose un problème humain aujourd’hui pour le personnel, mais aussi un problème de gestion de ce personnel abimé demain, de surcroit, cela coutent extrêmement chère aux sociétés.

 

Conclusion.

Au regard des choix stratégiques des rédactions et de leurs implications, sur le plan physique des JRI, peut être faudrait il entamer une réflexion sur ces nouvelles méthodologies de travail qui amènent dès aujourd’hui de graves problèmes de santé.

Certes, toutes les chaines cherchent à faire des économies, mais si ces économies partielles doivent engendrer des dépenses supplémentaires en temps de travail et financier, il n’est pas certain qu’au final cela soit une bonne opération.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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