matériels: broadcast: Sony PXW-FS7, prise en main

Prise en main : Sony PXW-FS7

Quand j’ais découvert les premières images de présentation de cette caméra, je me suis dit, comme vous surement, « qu’enfin »…, Sony avait entendu notre appel, d’une caméra d’épaule compacte et légère (semi-broadcast), que nous espérons de nos vœux depuis déjà fort longtemps, en remplacement  des caméras de poings, à l’ergonomie totalement inique.

Est-ce enfin l’objet tant désiré ?

Avant tout, le pédigrée de la FS7 est plus qu’élogieux : XDCAM Super35, équipé d'un capteur 4K CMOS Exmor Super 35 mm avec système d'objectif à monture Alpha, options d'enregistrement RAW 4K/2K et XAVC, 4.2.2. Le tout pour 6870 euro HT (sans objectif). N’en jetez plus… la cour est pleine.

Je vais passer plus que rapidement sur les possibilités techniques qui offrent en quantité et en qualité une liste pléthorique de codecs, de format, de cadence d’enregistrement allant de 25Mb/s à 600 Mb/s et un système de slow et quick motion de 1 à 180 i/s, les prises XLR, etc, vous laissant baver sur l’ensemble des possibilités que présente la fiche technique.

C’est un très bel objet. Le boitier en alliage respire le costaud et est tropicalisé. Tout est à portée de doigts en ce qui concerne  les boutons prioritaires tels que le gain, les presets de température ou la bague de gris neutre, reprenant en cela le meilleur de l’ergonomie des caméras broadcast d’épaule, pour la rapidité d’exécution sans avoir besoin de « visuel »  pour appréhender ces éléments.

Ce boitier de seulement 2kg (nu) est une petite merveille de compacité et de matériaux noble, tout le savoir faire professionnel de Sony dans une toute petite boite. Du très… très haut de gamme…

Une poignée ergonomique réglable.

Mais voilà, si Sony à bien réalisé un accessoire intelligent avec cette poignée ergonomique avec un certain succès, (voir révolutionnaire, c’est en collaboration avec des ergonomes et des cameramen que ce produit à pu voir le jour, sous l’égide du département de recherche de Sony) permettant ainsi de réduire  le problème du « bras plié » qui fait souffrir tant de caméraman, il faut dire aussi que la réalisation de cette accessoire n’est pas du tout à l’image du bloc caméra que j’ai encensé par la qualité des matériaux utilisé.

Là, tout est en plastique et si au premier regard, la poignée semble flatteuse esthétiquement et bien conçu, une fois prise en main… une étrange déception s’empare de vous. En effet, le plastique n’est vraiment pas de bonne qualité, ultra léger sans nul doute, mais donne surtout l’impression d’amateurisme.

Je suis bien désolé de dire une chose pareille, mais quelle faute stratégique dans ce choix… en seulement quelques secondes les qualités du bloc caméra lui même commencent déjà à se faire oubliées, fautes de bonnes « sensations » à la prise en main de cette accessoire.

Des raisons de cout, ou de poids ne peuvent pas être acceptées comme simple explication à l’utilisation de ce type de matériaux, sur une caméra que l’on souhaite « haut de gamme »… et à ce prix là quand même.

Mais plus que tout, cela nuit vraiment à la sensation de robustesse que le corps de caméra inspire. Le plastique n’est pas assez rigide (sans doute trop fin) on a l’impression qu’il ne faudrait pas trop forcer dessus pour tordre l’ensemble, ça bouge, ça plie, ce n’est vraiment pas un accessoire rigide. La texture du plastique lui même n’est pas agréable dans la paume de la main, les boutons, trop petits et sans rugosité sont difficile à appréhender. Plutôt que de faire une pale imitation caoutchouc il aurait été préférable déjà simplement… d’en mettre.

La FS7 …une caméra d ‘épaule.

C’est la grande différence avec ses concurrentes tel que la Canon C300 ou C500, les caméras RED Scarlet ou la Blackmagic URSA, tout à été pensé dans ce postutat.

Avec la FS7, Sony devient l’un des premiers constructeurs à proposer une véritable caméra d’épaule super 35, sans avoir besoin d’une foule d’accessoires lourds  et encombrant pour réussir cet exploit.

Oui, je dis bien « une des premières »… car, Sony c’est fait griller au poteau par ARRI avec l’Amira, présentée il y a seulement quelques semaines, première caméra d’épaule super 35 broadcast autonome. Certes, elles ne jouent pas dans la même catégorie ; l’ARRI frole les 27 000 euro quand la FS7 se place sous la barre des 7 000 euro.

Un viseur certes… mais perfectible.

Je crois que tous les JRI avaient finit par se faire à l’idée qu’une caméra super 35 ne serait jamais rien d’autre qu’une boite carré, ressemblant plus ou moins à un appareil photo tel le Canon 5D, ayant pour tout viseur un vague écran LCD.

Alors oui, quelque part… la FS7 aurait pu être « LA » caméra ultime pour enfin retrouver en super 35 le même appétit et la même ergonomie qu’une caméra d’épaule. Nous aurions pu nous contenter avec délice de pouvoir glisser notre œil dans cette loupe peu pratique et encombrante, en ce disant que nous n’avions pas d’autres choix de toute façon. Même les F3, F5, F55 ou F65 de chez Sony , ne proposait pas d’autres solutions pratiques et complètes en ce domaine.

Patatras… ARRI nous sort « La caméra ultime » avec un vrai viseur efficace et non pas une simple loupe sur un écran LCD, afin de mieux voir les pixels qui le compose. C’est en cela que l’Amira fait mal pour la sortie de la FS7. Il était donc tout à fait possible de faire une vraie caméra d’épaule en super 35 ?

Sans l’arrivée prématurée de l’ARRI, nul doute que la FS7 aurait été dépeinte avec les plus grandes louanges. Aujourd’hui je suis immanquablement plus nuancé.

La Sony FS7 est une caméra bien née.

Oui, malgré toutes ces critiques, c’est une caméra bien née. Elle a tout pour devenir la nouvelle référence des caméra super 35 « raisonnable ».  Le bloc caméra reste exceptionnel tant en qualité, qu’en ergonomie. Il ne lui manque à présent que des accessoires en version « PRO » pour finaliser l‘ensemble.

A l’image de ce que propose déjà Sony avec l’accessoire XDCA-FS7  , qui permet à la FS7 de bénéficier de connectiques BNC pour le timecode et le Genlock, d’une sortie apple prores 422 et la possibilité d’utiliser des batteries V-lock, ce qui permettra en plus de rééquilibrer le poids de la caméra vers l’arrière, tout en augmentant l’autonomie et la possibilité de connecter une minette de bonne qualité, le tout en connexion native sans fil, par connecteur.

Tout comme l’objectif SELP28135G (correspondant en super 35 à un 42-202 f4 constant) créé pour l’occasion en partenariat avec Angénieux, avec zoom motorisé, compatible 4K, 3 bagues de contrôle indépendantes: mise au point, zoom et diaph physique et le tout tropicalisé.

il ne lui manque que peu de chose pour en faire un outil ultime.

La poignée ergonomique, ainsi que le viseur ne sont pas solidaire du corps de caméra. En fait se sont tous deux des « accessoires » rajoutés autour du bloc lui même. Rien n’empêcherait que Sony puisse proposer une version « PRO »  très rapidement pour la FS7, avec une poignée ergonomique bien plus rigide et confortable en sensation.

Mais aussi d’une offre viseur bien plus fine que celle proposer aujourd’hui sur ce modèle.

Il y a déjà dans les outils Sony, des viseurs tels que celui de la PMW 400, PMW 300k1 ou de la F5 ou une innovation à faire peut être avec le viseur OLED très confortable du Sony Alpha 7R de 2,4 millions de pixels reconnu pour sa très grande qualité.

Conclusion :

La balle est dans le camp de Sony à présent. Ils ont la possibilité de faire évoluer la FS7 dans une version « PRO » pour l’amener à des sommets comme étant la première caméra d’épaule autonome « semi-broadcast » à capteur super 35 du marché, pour un prix raisonnable et beaucoup moins chère qu’une ARRI Amira … d’un coté et en rendant désuet pour le reportage le reste de la concurrence type Canon C300 (10 000 euro), C500 (16 000 euro)et RED scarlet (10 000 euro)… de l’autre.

Même dans une configuration « PRO » c’est un ensemble qui pourrait bien être sous la barre des 10 000 euro, donc tout à fait concurrentiel face aux autres marques et ce pour une caméra d’utilisation native à l’épaule.